jeudi 4 janvier 2007
Ce matin, j'avais l'air d'un vrai habitué : trop beau de me voir aller. J'ai même compris pourquoi tout le monde a des écouteurs dans les oreilles. Moi, le cave, j'attendais d'être bien assis dans l'autobus pour sortir mon petit transmetteur radio que ma fille m'a offert à Noël. Et je me tapais tous les mendiants qui quêtent dans le coin pendant que les autres sifflotaient distraitement comme s'ils ne les voyaient pas. Hier, en revenant à la maison, je me suis fait accrocher par un bonhomme qui voulait précisément soixante cents. Il m'a expliqué en long et en large qu'il avait les mains sales, signe tangible qu'il travaillait dur mais que - allez-donc savoir pourquoi - il lui manquait son foutu soixante cennes. Et moi j'essayais de m'en débarasser mais il ne me laissait pas parler. C'est la version ottawaienne des vendeurs en série qui nous harcèlent au téléphone à l'heure du souper...
Je reconnais même quelques passagers qui semblent avoir le même horaire que moi. D'abord, il y a le Grand Nez qui se pointe au coin de ma rue et qui marche à grandes enjambées vers l'arrêt. Il me sème vite mais je le retrouve rendu là-bas. Ensuite, il y a la petite madame à la tête toute crotonnée qui semble se donner une permanente à tous les matins comme si sa douche crachait du Tony. Et une vieille dame dont le visage est plissé comme le raisin qui traîne toujours dans le fond du sac qu'on achète à l'épicerie et qu'on a pas remarqué quand on les a achetés. Elle est très digne et marche toujours la tête très haute, presque renversée par en arrière. Où elle va à sept heures et demi du matin?
Au bureau, c'est presque déjà la routine. Quand j'arrive, le technicien informatique est en train d'en griller une dehors devant l'entrée. D'ailleurs, il est là le soir aussi et il est là également à chaque fois que je passe dans le coin. Au moins, je saurai où le trouver si j'ai des problèmes avec mon ordi.
Au midi, je me suis retrouvé avec la même gang, à la même table, aux mêmes places. Cinq francophones, une anglaise. On parle un joyeux mélange bilingue et on essaye de la garder dans le coup quand on rit trop. Aujourd'hui, c'était un peu compliqué parce que j'ai appris deux nouveaux mots du coin. Une moumoute, c'est un tapon de minous sous le lit qu'on balaie pas souvent. Une tarte à la minoune, c'est un dessert à base de caramel (qui doit ressembler à une tarte, je suppose.)
Personne n'a cru nécessaire d'expliquer ces nouveaux mots à l'anglaise.
jeudi 22 mars 2007
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