jeudi 24 février 2011

178. Olive ou Oliva?

À force d'avoir le nez collé dedans, on ne voit que ça. Même si on est loin d'être les plus égocentristes des nords-américains - pour ne nommer personne - on a quand même encore du chemin à faire.
Hier, sur la grande place, une bande de jeunes se pratiquait à faire une danse qui aurait pu être folklorique mais qui ne l'était peut-être pas tant que ça. Le chorégraphe gueulait et faisait recommencer et recommencer toujours sur les mêmes trois ou quatre notes de musique, qu'il faisait recommencer aussi à chaque fois que la troupe n'était pas à la hauteur de ses attentes. Comme dans toutes bonne troupe, les autres se pratiquaient dans les coulisses, dans ce cas tout simplement un peu à l'écart. Ça m'a rappelé mes filles qui pratiquaient leur spectacle de ballet. Sauf qu'ici, c'était en majorité des garçons qui attendaient pour faire leur numéro. Deux gars pour une fille, je dirais.
Au Canada, trouver un gars pour les troupes de danse, c'est comme demander à une classe d'adolescents de lever-la-main-ceux-qui-sont-fifs.
* * *
Ce matin, je me suis réveillé avant l'autre. À force de téter sur le même café, je commençais à trouver le temps long et j'ai entrepris de faire un mot-croisé. "Popeye's wife", c'est pas compliqué. J'ai écrit : O - L - I - V ... et là, je me suis demandé si elle s'appellerait pas Oliva? Berthe, Bertha. Marthe, Martha. Olive, Oliva? Quand l'autre s'est entr'ouvert un oeil, signe d'un réveil imminent, je lui ai demandé le nom de la femme de Popeye. Ça l'a réveillé complètement.
On ne connait de la culture que celle qu'on a vécu.

mercredi 23 février 2011

177. Sin complicaciones

Certains diraient que c'est un état végétatif. Moi je dis que c'est la belle vie, facile, pas compliquée.
Une belle surprise nous attendait : les portes-fenêtres s'ouvrent et disparaissent complètement dans le mur, laissant pénétrer le soleil et la brise goulument. On les a ouvertes et on ne les a plus jamais revues. On vit pratiquement dehors.
À date, les journées sont fort simples, ce qui risque d'en inquiéter plus d'un. On se réveille quand on est réveillés. Café, fruits, croissants devant l'océan. À l'occasion, on voit passer un bateau de touristes, bondé, projetant la voix nasillarde d'un guide qui doit bien parler dans trois ou quatre langues pour plaire à tout le monde. Ce qu'ils vont en avoir des choses à raconter.
Puis le calme revient. Une lampée de café. Ensuite vient la plage, ou la piscine, ou les deux. Puis la siesta, compromis fort acceptable à mon avis pour se donner l'illusion de s'immerser dans la culture locale. Lecture au soleil, puis balade dans la ville, question de faire des provisions. Hier, on a échappé un sac. Tout de suite, un taxi est arrivé. Taxi amigos? No gracias. Une autre bagnole s'approche clinquebardant, et nous offre un sac pour doubler celui qui s'est déchiré. Gracias, muchas gracias! Sont fins les Mexicains.
Puis re-siesta, un peu de lecture, un sudoku si j'en ai envie. Un café aussi. Petit souper bien arrosé sur la terrasse avec ce qu'on a ramené des emplettes de l'après-midi. Pas encore mis les pieds dans un resto, quelle honte. L'avantage, c'est qu'on a toujours la meilleure table et que les voisins sont pas dérangeants. Et une vue imprenable sur le coucher du soleil.
Faudrait bien que je sorte le petit guide avec toutes ces choses à faire et à voir ici. Mais je suis très occupé à ne rien faire et mes yeux fonctionnent déjà à plein régime. En fait, il est où ce guide?