mardi 17 juin 2008

70. Élucubrations existentielles

Toutes les compagnies d'aviation annoncent les passagers du fond de l'avion en premier "pour faciliter l'embarquement". Je n'ai jamais vu en quoi ça facilite quoique ce soit parce que c'est toujours le bordel à bord de toute façon. Le problème, c'est les illettrés qui peuvent pas lire leur carte d'embarquement et qui ont le culot tenir leur boutte quand quelqu'un leur signale qu'ils ont pas le bon siège. Le problème, c'est les crétins qui ont des valises trop grosses et qui savent pu quoi faire avec quand vient le temps de s'asseoir et qui regardent les autres passagers comme des chiots qui viennent de faire pipi par terre, l'air de dire "C'est pas ma faute, c'est le compartiment qu'est trop petit". Pis d'abord, pourquoi quand on prend l'avion, ils font pas asseoir ceux qui ont des sièges côté hublot d'abord? Ça éviterait le problème des épais qui veulent regarder les petites autos en-bas mais qui sont pas foutus de se mettre en ligne les premiers.

69. Il était une fois dans un jardin

Lundi ou mardi, je ne sais trop. Je viens de faire un suduko, preuve irréfutable que je suis en vacances. Je l'ai fait pour me prouver que je le suis, preuve irréfutable qu'on puisse douter que le susse.
Ce sont mes derniers jours dans cette maison que je dois vider de son contenu, caser dans des boîtes, préparer pour de nouveaux propriétaires. Encore une fois, je n'ai pas la moindre idée des sentiments qui sont suscités par ce changement et encore moins de ceux que je devrais feindre d'abhorrer. Car elle n'est pas que bons souvenirs cette maison. Mais est-ce que je ne me laisse pas aller un peu trop au sentimentalisme? Ce n'est qu'une maison après tout...
Je n'arrive pas à savoir pourquoi mais c'est le jardin qui me hante. Je suis allé m'y balader ce matin, genre de Marie-Antoinette pas rasée, avec un café à la main. D'abord des vieux relents de bordure taillée d'une manière obsessive, ensuite une plantation bleu-blanc-rouge pour faire plaisir à l'Acadien que tout le monde semble voir en moi. Deux symboles des vies que j'ai côtoyées ici.
Un sapin que j'ai planté à une fête des pères quelconque. Un lilas que j'ai acheté quand je suis devenu un homme libre et qui se plaît à ne produire que trois fleurs à chaque printemps, comme pour me rappeler la trinité que nous formions mes filles et moi quand je lui ai redonné la chance d'étendre ses racines.
Dans tout ça, mon chien qui ne se doute de rien. Il galope comme un crétin d'un bout à l'autre de la cour, langue pendante s'agitant en tous sens au gré de ses sauts désarticulés.