jeudi 22 mars 2007

26. Les vacanciers sont arrivés

vendredi 23 février 2007

C’est pas pour faire le malin que je vous écris d’un avion. Avant, je roupillais toujours sereinement dès que ma tête trouvait appui sur la paroi du cockpit et les agents de bord me réveillaient à destination. Je sortais de là avec la tête que j’ai le matin au réveil. Avec l’invention des écrans avec contrôles tactiles coincés dans les appui-têtes, je n’ai plus jamais pu dormir dans un avion. Cette fois, derrière moi, il pianote sur son écran avec l'énergie d’un désespoir profond. C’est d’autant plus désolant qu’il n’a pas compris qu’il n’y a pas de programmation sur un vol de 28 minutes. J’ai donc un crétin qui me pioche contre le cràne et je vous écris, vous qui n'êtes pas fort sur le commentaire et qui ne me lisez peut-être même pas.
À l’embarquement, deux hommes et deux femmes très difficiles à appareiller - en fait, à les regarder, j’ai imaginé six combinaisons possibles - partent en vacances pour le Sud. Deux avaient les cheveux fraîchement teints avec des highlights pas très bien répartis sur la sphère, ce qui laissait présumer les efforts louables d’une belle-soeur bien intentionnée dans son sous-sol. Deux autres portaient des ti-petalons blancs sûrement achetés en prévision des vacances avec t-shirt aux couleurs criardes, l’un arborant le thème d’une agence de voyage et l’autre un manifeste complet contre les conséquences désastreuses des économies de marché sur les moeurs populaires. Je me demande s'il a une opinion sur le sujet. Les deux autres comparses portaient des jeans qui vont fendre aux coutures s’ils font les goinfres dans le buffet all-you-can-eat du forfait tout compris qu’ils ont dû acheter, ce qu’ils ne manqueront pas de faire, je vous parie vingt piasses là-dessus drette-là.
Ils passent devant une chute artificielle qui plastronne un mur de l’aéroport et décident comme s’ils étaient reliés par des ondes télépathiques de se faire prendre en photo juste devant. Dieu est bon car ils accrochent quelqu’un d’autre que moi pour faire le triste boulot. Ils s’entrevêchent les bras et les épaules et s’inventent un sourire de circonstance. Ils cachent à peu près complètement la chute. Clic.
C’est don'fin la photo digitale, tu peux voir le résultat tu-suite. Ils s’attroupent autour de l’appareil et là ils se bidonnent. Je me demande d’où leur vient cette soudaine agitation de la rate puisqu’ils ont cet air-là depuis que je les connais.

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