jeudi 22 mars 2007

20. Vincent Rivers

jeudi 8 février 2007

J'ai soupé dans une binerie avant de me rendre au théâtre. À la table d'à-côté, un couple qui avait déjà été jeune semblait planifier leur future vie à deux dont tous les détails semblaient devoir être prévus. C'est pas tout le monde qui aime le rock'n'roll.
Elle : Elle en avait vu d'autres et n'en était pas à sa première élaboration de contrat.
Lui : Probablement en deuil de sa mère, il s'en cherchait une autre.
À chaque clause, elle lui demandait : " Comprends-tu? " avec sa variante " Tu comprends? ".
Moi, les gens qui me demandent toujours si j'ai compris, ça me tue.
J'ai essayé d'envoyer des ondes au quinquagénaire endeuillé pour qu'il réponde quelque chose du genre : "Me prends-tu pour un cave, tabarnac? ". Mais ça n'a pas marché. C'est dommage que je sois si poche à envoyer des ondes.
Je devais rejoindre un couple d'amis au théâtre pour 19h30. En route, je rencontre un copain de l'Ouest, un cowboy évidemment. Ça m'étonne toujours de rencontrer des gens d'ailleurs ici. Surtout un cowboy.
Je me suis trompé de théâtre un peu. Vers les 19h40, mon cellulaire sonne. Je me dis que c'est eux qui se demandent ce que je fous. Non, c'est un gars de par chez-nous à qui je m'empresse de demander où est le théâtre en question. Il me renvoie encore à celui d'où je viens que-je-sais-que-c'est-pas-le-bon. Finalement, je me mets en marche en direction de la ville voisine et je trouve. Fin de la parenthèse.
Je vois Vincent Rivers. Je pense à une ancienne collègue en me disant qu'un jour elle va boire son gin sec elle aussi. La pièce ne ménage ni les mères, ni les préjugés. Au sortir, c'est une tempêtette qui s'excite sur la ville. Ça me plaît beaucoup. Je marche. Je pense aux préjugés. Je pense aux mères aussi. Je me dis que si j'avais été gay, ma mère à moi elle m'aurait aimé comme ça. Peut-être même un peu plus. Elle aurait probablement eu le reflexe curieux de prier pour la forme. Mais pas longtemps parce que ma mère n'était pas vraiment pieuse.

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