vendredi 26 décembre 2008

91. Conseils matrimoniaux

Personne m'a jamais demandé de donner des cours de préparation au mariage mais si on me demandait, j'en donnerais. Peut-être.
Une chose qui me semble évidente dans le développement de la relation de couple, c'est la rapidité.
(Je sais pas à quoi vous pensez présentement, mais c'est pas ça.)
En effet, la vie de couple implique un tas de petits travaux quotidiens ou ponctuels qu'il faut se taper, préférablement à deux, ou en partage équitable selon les versions de l'un et de l'autre (qui peuvent différer, d'où l'invention de la séparation.)
Lorsque vient le temps de se répartir les-dits travaux, c'est là que la rapidité entre en jeu. Et plus on a d'expérience dans les relations de couples (ça explique que la première fonctionne rarement), meilleur on est à ce jeu. Je m'explique.
La vaisselle. Le premier à dire à l'autre que le savon à vaisselle lui rend les mains sèches et lui fait craquer la peau se ramasse à écouter les nouvelles pendant que l'autre se les fait tremper dans l'évier.
Les poubelles. Le premier qui s'assure d'oublier de les sortir le matin fatidique deux ou trois semaines d'affilées, s'assure du même coup que l'autre va s'en occuper.
Vous comprenez l'astuce? Tout est dans la rapidité à établir votre stratégie.
Moi, par exemple, en plein mois de juillet, j'ai annoncé que mon dos commençait enfin à se remettre de la corvée de pelletage de hiver précédent. Quand l'hiver suivant arriva, il n'a même jamais été question de la pelle. D'ailleurs, c'est quoi une pelle? Je ne m'en souviens plus. Et depuis que je vis à Ottawa et qu'il neige à toutes les bordel de journées que le Ciel amène, je me tape dans le dos tous les matins, ensuite je tapote mon oreiller et je me rendors au son délicieux de la pelle qui gratte les marches et l'entrée.
On ne gagne pas toujours à ce jeu-là car, bien sûr, il se joue à deux. Sous prétexte que ça lui donne des étourdissements, par exemple, me voilà en train de repeindre toutes les pièces de la maison. Mais c'est de bonne guerre car si j'y avais pensé avant, c'est lui qui serait accroché au rouleau et au pinceau.
On ne peut pas toujours penser à tout... question de rapidité.

90. Enfin le 26 décembre!

C'est pas que j'aime pas Noël, comprenez-moi bien. D'habitude, Noël commence tout de suite après l'Halloween, la plupart du temps le soir même. Quiconque est déjà allé dans un grand magasin le soir du 31 octobre les a déjà vus ramasser les citrouilles et sortir les boules de nouelle .
Mais cette année, Noël a commencé bien plus tôt que ça et on voyait partout des sorcières et des pères noël en plastique dès le début octobre.
C'est pour ça que je suis un ti-peu tanné, mais rien de grave.
Noël, c'est aussi à peu près le temps de l'année que les journées commencent à allonger, et que miraculeusement, les stations de radio cessent de jouer de la musique de nouelle. La cuvée des chansons de nouelle de cette année a été particulièrement agaçante, comme si les artistes s'étaient passé le mot pour reprendre tous les chants traditionnels en version langoureuse. Et quand je dis langoureuse, ça frisait presque l'indécence, et moi je fais pas dans la censure, c'est pas mon affaire. Disons quand même que ça me fait sourciller quand j'entends Mitsou chanter Mon beau sapin comme si elle voulait coucher avec. Ou l'autre qui chante Santa Claus is coming to town comme si c'était les Chippendales qui débarquaient au 281...
Alors moi quand le 26 décembre arrive, ça fait bien mon affaire et ça me rend de bonne humeur.

jeudi 25 décembre 2008

En ce matin de la Noël

Cher monsieur E.D. Smith,
Je vous écris ce matin pour vous parler de ma première Noël dans ma nouvelle maison, dans laquelle j'ai entrepris des travaux depuis que je suis en vacances. En effet, je suis en train de refaire le salon et tout n'est que bâches, plâtrage, sablâge en prévision du peinturâge à venir. Les meubles et les accessoires du salon sont dispersés un peu partout dans cette foutue maison de Barbie qui refuse de contenir toutes mes possessions, de sorte que je fais des dons au Value Village du coin, de quoi enrichir tous les pauvres de la planète, à qui cette institution fait la charité, c'est ce qui est écrit sur le panneau.
Mais la salle à manger est restée intacte. Pas de cochonneries à traîner nulle part, et vous savez pourquoi? Parce que ce matin, c'est le jour de mon petit déjeuner de Noël, avec mon café de Noël, mes oeufs de Noël, mon bacon de Noël, mes toasts de Noël et VOS confitures de fraises de Noël.
Je tiens à vous préciser, cher monsieur E.D. Smith, que je suis un fidèle mangeur de vos confitures de fraises depuis au moins 30 ans, ce qui n'est quand même pas rien. J'ai acheté un nouveau pot cette semaine en prévision de ce fameux déjeuner de Noël. Il est vrai que j'ai eu une petite appréhension quand j'ai vu sur l'étiquette qu'elles avaient une « saveur améliorée ». C'est que j'ai eu des mauvaises expériences avec les produits « améliorés », comme le Bounce amélioré qui colle comme du velcro et qui fait maintenant des noeuds dans mes chausettes, ou mes lames de rasoir améliorées qui m'ont arraché la moitié de la face et que j'ai dû jeter pour acheter d'une autre marque. Mais vous, monsieur E.D. Smith, je vous ai fait confiance.
Et ce matin, le nouveau pot était sur la table de mon déjeuner de Noël, avec son petit cercle jaune sur l'étiquette qui disait « saveur améliorée » et qui me hantait.
Le couvercle a fait « plop », comme d'habitude; c'était de bon augure. J'y plonge la cuiller. Et qu'est-ce que je ramasse? Une grosse criss de fraise. Je fouille encore. D'autres grosses criss de fraises. Je goûte du bout des lèvres. Même saveur, pas améliorée du tout. Juste des grosses criss de fraises.
Mon cher monsieur E.D. Smith. Je mange vos confitures depuis 30 ans, je crois vous l'avoir dit. J'aime le goût, évidemment, mais j'aime surtout.. ou J'AIMAIS surtout le fait qu'il n'y avait pas de grosses fraises entières dans vos confitures, le genre qu'on en prend une cuillèrée et qu'on ramasse juste une grosse maudite fraise gommante qu'il faut ensuite s'évertuer à effoirer sur toute la toast. C'est pour ça que j'aimais vos confitures.
Pis dites-moi pas de les passer au blender, ce jour arrivera bien vite assez!
Alors je tenais à te partager, mon gros Smith, que t'a gâché mon matin de Noël avec tes grosses maudites fraises. Je sais que tu pognes la claque pour tous les autres qui font les smattes avec leur produits « nouveau et amélioré » mais tu le mérites bien. Mets-toi tes grosses fraises où je pense et rends-moi mes Noël d'antan.
Je souhaite un Joyeux Noël à tout le monde qui lit mon blogue mais pas à toi Smith.
Siape
PS - À part le choc des grosses fraises, je passe une superbe journée sous un soleil radieux (qui est drôlement bienvenu soit dit en passant...)

mardi 23 décembre 2008

88. Shopping the Noël

Je me suis décidé à en finir hier soir. J'ai trouvé un centre commercial ouvert jusqu'à 23h et je l'ai choisi en me disant que le monde qui a magasiné toute la journée allait bien finir par lâcher le morceau pis rentrer à la maison.
J'avais raison. La grève des autobus aidant, y'avait pas plusse de monde au St-Laurent qu'un 15 janvier. Parfait.
Beau cave, j'ai choisi le stationnement du cinéma là où y'a du monde même le 15 janvier. Pas trop loin de la porte, une série de stationnements couverts, avec des affichettes avec une silhouette de bagnole. C'est écrit dessus : Petite seulement. J'en vois une libre alors je me garroche pour me faire couper par un cowboy qui conduit une Pontiac Grand Prix avec roues chromées et tout et tout. Pas dans l'esprit des Fêtes du tout le mec, il s'en fout que je conduis une petite auto et pas lui.
J'ai attendu un peu qu'il sorte de son bazou, qu'il s'éloigne un peu. Il avait l'air d'une armoire à glace alors on est jamais trop prudent.
Quand la zone a semblé sécuritaire, j'ai écrit dans la crasse de sa portière : " L'affichette veut dire petite AUTO, pas petite QUÉQUETTE". Et je suis parti en sifflottant.
Bon, je l'ai pas fait pour vrai mais ça fait du bien d'avoir pensé de le faire et de vous partager ce moment chrismasy.

lundi 1 décembre 2008

87. C'est comme ça chez Walmart

Il était une fois un Walmart qui devait choisir l'employé du mois. Le choix portait sur trois candidats, ayant vite tassé la comique qui travaillait au centre de jardinage.
D'abord celui qu'on appelait en coulisse Jos-90 pour son allure froide et un peu pognée. Jos-90 n'avait pas d'amis, même dans son département. Mais il était un bon employé car il suivait méticuleusement les ordres du bureau central, quelque part aux États-Unis.
Venait ensuite le Nerd de la gang, probablement le plus intelligent du groupe mais aussi doué pour s'entretenir avec la clientèle qu'une poignée de porte. Le Nerd avait quelques amis mais qui riaient de lui doucement dans son dos et qui se foutaient un peu de sa gueule à l'occasion.
Personne ne prenait le troisième au sérieux, Jumping-Jack de son surnom. Le genre qui réprimait toujours une envie de rire, même dans les pires situations. Il était sympathique mais personne ne le voulait vraiment dans son cercle d'amis.
Il y avait bien un quatrième larron mais de son propre aveu, il ne voulait pas être l'employé du mois.
C'est donc Jos-90 qui remporta le concours de l'employé du mois, de justesse, la majorité n'ayant pas voté pour lui.
Un soir, le génie de Walmart lui apparut et lui demanda de faire trois souhaits. Il eut un peu envie de rire mais comme il ne riait que rarement, il ne le fit pas. Il savait déjà ce qu'il voulait, il y avait pensé depuis longtemps.
D'abord, il demanda qu'aucun des autres employés ne reçoivent pas de dinde à Noël. Le génie du Walmart trouva qu'il y allait fort mais il lui dit que c'était pas grave parce que lui, il en recevrait une de dinde, bien grasse, nourrie aux États-Unis.
Ensuite, Jos-90 demanda que les autres reçoivent moins de cadeaux que lui. Le génie lui mentionna que les autres ne seraient pas contents et qu'il se retrouverait peut-être seul au Walmart. Alors Jos-90 annonça son troisième vœux : que les autres n'aient pas le droit de sortir du Walmart, même s'ils n'étaient pas content.
Le génie, qui n'était pas vraiment un bon génie, trouva que le plan était diabolique et lui confirma à Jos-90 que ses vœux seraient exaucés.
Quand le gérant du Walmart annonça tout ça aux autres, l'impensable se produisit.
Jumping-Jack se calma le pompon un peu et décida même d'en parler au Nerd. Les deux n'étaient pas d'accord avec ce qui se passait et décidèrent d'aller dépoussiérer leur aïeux, parce qu'ils étaient bien plus populaires qu'eux mais aussi question de les consulter pour la forme. Ils s'enquiquinèrent même avec le dernier luron qui ne voulait pourtant rien savoir du Walmart.
C'est une histoire à suivre. En attendant, le Nerd a beaucoup de difficulté à réprimer son fou-rire. Lui que personne n'aime pourrait bien avoir sa photo dans l'entrée du Walmart...