mercredi 24 janvier 2007
Je commence par hier puisque chronologiquement, hier vient avant aujourd'hui et ça risque d'être moins mêlant.
Je suis parti de Là-bas tôt le matin pour venir Ici. Vol sans histoire, pour une fois, rien à se plaindre.
À l'atterrissage, au bout de l'aile, le soleil se lève. Comme je n'ai pas grand chose à faire, je me surprends à vérifier le temps qu'il prend à poindre complètement. Je calcule dans les sept minutes trente secondes, ce qui m'inquiète un peu car il me semble qu'on avait appris à l'école huit minutes douze secondes précisément. Comme quoi le soleil fait bien ce qu'il veut.
Il finit par se tirer en l'air au moment même où l'avion se pose sur la piste. Je n'aime pas beaucoup les coincidences sans incidences. On roule, balourd engin pas fait pour rouler. C'est quand même merveilleux de m'être levé Là-bas et de me retrouver Ici, à l'heure pour le boulot, fuseau horaire aidant.
Ce que j'ai pas dit, c'est que le soleil il m'a foutu un petit cafard passager. Je repense à Là-bas, au petit bécot que j'ai laissé sur le front de ma grande adolescente qui s'est endormie avec un popsicle sur le divan du sous-sol et qui sent encore si bonne (ndlr-sic) que j'ai envie de la bercer à chaque fois. Je pense au chien, au chat qui veulent se frayer un chemin jusqu'à elle dans la quiétude du matin mais qui vont mener un boucan d'enfer si je les laisse passer. C'est de voir la connivence qui s'installe entre ces deux-là quand ils trament un plan pour se faufiler là où ils n'ont rien à faire! Toujours en train de se battre mais joyeux larrons quand il s'agit de faire ouvrir une porte défendue.
Petit cafard me donne l'air d'un grand veau prêt à chialer pour me retrouver Là-bas. Cibouère que c'est donc difficile d'être heureux...
La journée s'annonce calme au bureau. V'là tu pas qu'une amie téléphone : dans un seul souffle, elle me raconter une histoire abracadabrante qui explique pourquoi elle ne m'a pas appellé avant et m'invite à souper avec l'autre qui débarque en visite et que j'ai connue avant la guerre. Avec elle, pas question de discuter du plan. Un plan, c'est un plan et un plan ça se suit, surtout si c'est elle qui l'a créé. On rigole toujours elle et moi. On rigole au point que j'ai vraiment l'impression d'avoir engoté trois verres de vin avant la fin de son appel. Je me retrouve en route pour chez elle avant même d'avoir compris ce qui m'arrivait. Au volant, son conjoint que j'ai rencontré une seule fois avant l'invention du micro-ondes. À côté, l'amie-venue-d'ailleurs que j'ai rencontré avant mon service militaire. J'ai la brève inquiétude d'être monté dans la première auto qui passait sur ma rue mais je me rassure : tout le monde parle français.
Après l'hier vient l'aujourd'hui. Après le boulot, je suis allé souper avec une amie genre grande-soeur. Contrairement à bien d'autre, je ne me souviens pas à quand remonte cette amitié ni à quel moment précis elle a pris forme. J'ai bien enseigné à sa fillette, mais là on remonte à l'ère du Néanderthal. Je me souviens vaguement d'une carte d'affaires sortie des limbes, d'un appel et qu'on a repris les choses où on les avait laissées, c'est-à-dire nulle part.
Je n'en parle pas mais je suis à peu près certain qu'elle est un peu sorcière. J'ai quelques amis qui sont un peu magiques et j'aime bien. D'ailleurs, tout le monde devrait avoir une amie sorcière. On réfléchit bien avec ces gens-là.
De retour à l'appart, j'ai un appel d'un copain. On avait perdu contact depuis un ou deux ans. On se met à jour sur nos trajets respectifs. On cause comme des gamines pendant une grosse heure qui passe vite. Il traîne une histoire d'amour avec une chanteuse d'opéra depuis bien longtemps et ça progresse à pas de tortue. Ma vie est plate à côté de la sienne.
On va se voir en mars bicause il vient Ici et on va en profiter pour peindre ma rue en vert.
jeudi 22 mars 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire