dimanche 30 janvier 2011

176. L'homo sapiens dans son habitat

J'ai toujours aimé la solitude. Quand je suis seul, ce n'est donc pas nécessairement parce que je cherche à faire des nouvelles connaissances. Il m'arrive cependant souvent de faire des réflexions sur des personnes que je ne voudrais pas comme amis, même si je ne cherche pas d'amis au moment où je fais la réflexion que je n'en voudrais pas. Bon, je me comprends.
C'est évidemment dans les endroits publics où ça me frappe davantage. Dans les moyens de transports, les centres commerciaux, les cafés.
Samedi chez Starbucks. J'entre avec mon livre sous le bras. Il y a une file, mais je vois plusieurs places libres. Je fais le compte. Il y a quatre places libres, nous sommes quatre en ligne. Tout devrait bien aller. Entre Miss Granol qui se dirige vers une des places libres, y dépose sa tuque en laine naturel d'un mouton qu'elle a tondu avec ses dents, sors son sac de graines de tournesol, et se met en ligne. Il reste trois places libres. Miss Granol ne sera pas mon amie.
Dimanche, Tim Horton. Une famille à la caisse. Une seule personne devant moi. La famille prend son temps, c'est sa sortie du dimanche après tout, on leur doit bien ça. Vient le tour du con devant moi. Il est seul, ça devrait pas être long. Il arrive à la caisse : il n'a aucune idée ce qu'il veut, mais alors là aucune idée. Je crois qu'il décide ce matin-là qu'il n'aime pas le café. Il opte pour un chocolat chaud, moyen, non petit, ah et pis moyen finalement. Et là il magasine les daunottes comme d'autres transfèrent des actions sur le plancher de la Bourse. Quand vient le temps de payer, pas la moindre idée où il a fourré son foutu porte-monnaie. Il rit le con. Il finit par le trouver dans une poche intérieure de son manteau. Le con devant moi, il sera pas mon ami.
Dimanche après-midi, épicerie. C'est une gentille mémé alors je serai doux avec la mémé. Mais la maudite mémé elle a le don de laisser son panier un peu partout dans le milieu des allées et de partir gambader à droite et à gauche. Elle bloque chaque allée, partout où elle passe. Certains diront que les mémés devraient faire leur épicerie sur la semaine, genre mardi matin quand c'est pas occupé. Mais moi je dirai pas ça. Quand même. La mémé, elle serait peut-être mon amie car elle avait l'air gentil comme tout. Je lui ferais prendre des cours de conduite de panier d'épicerie, c'est tout.
Y'a des gens, comme ça, que tu rencontres une fois dans ta vie et qui te tombent sur les nerfs, mine de rien. Je me demande des fois s'il y a des gens qui m'ont rencontré une fois, comme ça, dans leur vie, et qui ne voulaient pas être mon ami.

samedi 29 janvier 2011

175. Quand le feu ne passe plus au vert

J'ai de la difficulté à croire que tout ce branle-bas dans mon cerveau ne provient que du fait que je dois prendre une décision pour une éventuelle pension d'un ex-employeur. En effet, j'ai reçu un avis que je n'ai jamais informé ce bureau de mes intentions, et du fait, mon dossier n'est pas complet. La préposée a même ajouté que ça ne m'engage à rien, c'est une formalité. Je peux changer d'idée demain matin, elle s'en fout. Bref, elle veut une foutue lettre, peu importe ce qu'elle raconte. Mais je dois y mettre une date : la date à laquelle je prendrai avantage de cette fameuse pension. Même si la date peut changer au gré du vent et comme bon me semble, je dois en mettre une. Pas suffisant, il me semble, pour que je passe autant de temps à planifier mon avenir.
Pourtant, c'est ce qui occupe le plus clair de mes pensées.
Je n'ai jamais véritablement pensé à l'avenir. Si j'y avais pensé davantage, je ne serais pas où je suis en ce moment (je parle au sens figuré). J'aurais pris d'autres décisions, fais d'autres choix, en fonction de l'avenir avec un grand A. Je n'ai rien fait de tout ça. J'ai vécu au gré de le spontanéité, des instincts, du goût d'une forme d'aventurette. J'ai pris des décisions sans penser aux conséquences, avec une certaine envie de me faire surprendre par la vie. J'ai plongé dans l'inconnu avec la joie d'un enfant qui veut vivre des émotions fortes. J'ai fait des choix avec une envie de rire irréprésible en me disant que ça allait me mener sur des nouveaux sentiers hors-du-commun. J'ai toujours voulu m'éloigner de la banalité, d'une petite vie prévisible, d'un petit train-train sécurisant.
Je me suis permis des écarts car j'ai toujours su que je retomberais sur mes pattes. Or, jusqu'ici, retomber sur ses pattes signifie repartir à zéro, trouver un emploi ailleurs, recommencer une nouvelle vie.
Si tout à coup mes pensées sont hantées par l'avenir, c'est que je vois venir le jour où tout ça ne sera plus possible. Je vois venir le jour où je n'aurai plus envie de recommencer. Car prendre la décision de s'arrêter, c'est aussi prendre la décision de ne pas vouloir recommencer.
J'ai donc, pour la première fois de ma vie, à prendre une décision face à m'arrêter, mais m'arrêter pour ne pas recommencer. Et être heureux de l'avoir fait. Ouf.

mardi 18 janvier 2011

174. Petit jeu dangereux

Hier soir, je suis allé souper avec une bande d'amis à un resto d'une ville que je connais bien pour y avoir vécu neuf mille jours. La bouffe du resto a toujours eu bonne réputation, mais mes souvenirs se situaient dans un vieil édifice mal foutu qui nous faisait douter de la propreté des lieux. L'âge de l'édifice ou la poussière des lourds rideaux de velours rouge y étaient sans doute pour quelque chose. La boîte est passée au feu et les nouveaux locaux sont neufs, bien aménagés et respirent la propreté. Un agréable souper, en bonne compagnie.
Au retour, une surprise nous attendait : la maison avait été décorée sur le thème du jour de l'An et l'événement prenait des allures de 31 décembre. Il faut dire qu'il s'agissait de notre première rencontre de l'année, donc pourquoi pas? Une des hôtes avait tout prévu. Le premier jeu consistait à déterminer qui baiserait ce soir-là et tous y sont allés de commentaires grivois, le vin aidant à délier les langues et les esprits. Le deuxième jeu consistait à sélectionner des promesses du Jour de l'An déjà toutes préparées, pleines de sous-entendus, évidemment.
Le troisième jeu consistait à faire un tour du groupe et de donner la parole à chacun et à chacune pour qu'il fasse un voeu qu'il espérait voir se réaliser au cours de l'année. Le rire gras aurait dû se prolonger et tout le monde aurait dû faire le souhait de baiser deux fois plutôt qu'une pour que le ton se maintienne.
Cependant, il en fut autrement. Le micro est allé à une première personne qui a souhaité la santé à ses proches alors que tout le monde savait fort bien qu'il y avait de ces proches qui avaient besoins de voeux et de prières à tous les saints du ciel. Il y eu des petites hochement de têtes approbateurs, des sourires de sympathie discrets. Les autres convives ont enchaîné avec des boniments respecteux et certains ont tenté de jouer la note de l'humour à nouveau, sans grand succès.
Je voyais mon tour venir. Je cherchais ce que je pourrais trouver d'intelligent à dire qui tomberait juste au beau milieu, entre le voeu sincère et le voeu loufoque qui cacherait le sérieux que j'accordais à la chose.
Car j'étais devenu obsédé avec l'idée de faire un voeu à-propos, comme si le fait de le dire tout haut, là, devant une bande d'amis assurerait qu'il se réaliserait. (Je vous rappelle que j'avais bu pas mal, au cas où vous l'auriez oublié...) Ma vie défilait sous mes yeux, je voulais y voir un aboutissement, cette année, avant la fin de 2011. Je voulais tout à coup que ce voeu m'amène la vérité, la certitude d'être heureux, la garantie de finalement trouver ma place, ma niche, et de connaître un sentiment de bien-être personnel et d'accomplissement. Tout ça avant la fin de l'année, rien de moins.
Le micro passait, je voyais mon tour venir. Plus le temps passait, plus je réalisais que je ne pouvais pas vraiment faire le voeu que je souhaitais vraiment. Que de partager mon désir d'un petit bonheur paisible et d'un peu de calme dans cette vie qu'il m'arrive de trouver un peu trop trépidante à mon goût n'était pas la chose à faire.
Finalement, j'ai sorti une banalité, quelque chose au sujet de la lecture ou de l'écriture, je ne m'en souviens pas vraiment.
J'ai eu droit à un awwww d'approbation. Mon tour était passé.

mardi 4 janvier 2011

173. Ma tante Lydia

Elle débarquait chez-nous - chez son frère en fait - tous les étés pour une durée qu'elle espérait la plus longue possible, mais qui durait rarement plus d'un mois. Un mois que ma mère passait à imaginer toutes sortes de raisons pour se débarasser de cette belle-soeur fatiquante : d'autre visite s'en venait, ma mère se trouvait un bobo, et quoi encore. Ce à quoi ma tante Lydia rétorquait qu'on ne s'apercevrait pas de sa présence et qu'elle mangeait comme un oiseau.
Les intentions des uns n'avaient rien à voir avec les préoccupations des autres. Ma tante Lydia devait crécher au Canada pendant six mois pour ne pas perdre sa citoyenneté et, ultimement, la mystérieuse pension de son mari, oncle qui était déjà dans un coma profond quand je suis né, et qui s'y trouve peut-être encore, qu'est-ce que j'en sais. Mes parents, eux, s'en foutaient bien et voulaient simplement qu'elle disparaisse. C'est un des rares sujets qui faisait autant d'unanimité entre mes parents. Mon père avait une aversion pour sa soeur qui devait remonter à bien loin car personne ne l'a jamais fait autant sortir de ses gonds. Ma mère, quant à elle, haïssait passionnément sa belle-soeur, peut-être pour la vie qu'elle menait et qu'elle enviait secrétement.
Car l'oiseau qui picorait au bout de la table de la cuisine pendant quelques semaines passait les autres six mois de l'année à Miami, qu'elle prononçait Maille-ahh-mi, pour faire chier ma mère juste un peu plus. Quand elle débarquait dans mon petit village qui sentait le fumier et les relents des toilettes-de-dehors, ma tante Lydia avait un bronzage impeccable et clinguait de tous feux sous ses bijoux dorés. Elle est probablement la première femme dont j'ai vu les ongles des orteils soigneusement manicurés et colorés d'un vernis rose (un rose très sexy), sortant tout droit de sandales dorées, elles aussi. Ma mère marmonnait entre les dents, en la voyant, qu'elle l'enverrait bien faire le train de grange ainsi attriquée.
Toujours picorant sur un craquelin - je la soupçonne d'avoir introduit ce mot dans mon vocabulaire, nous qui avions toujours appellé ça un biscuit soda, toutes sortes confondues - elle racontait à ma mère ses croisières dans les îles du Sud avec monsieur Machin et madame Chose, du ben bon monde avec qui elle était amie là-bas à Maille-ahh-mi. Entre deux sonneries qui rappelaient ma mère aux clients du magasin général que nous tenions, ma tante Lydia racontait les somptueuses soirées auxquelles elle était invitée, pendant que ma mère brassait rageusement son chaudron de patates qui colleraient sûrement si un client devait prendre trop de temps au magasin.
Je revois ma tante Lydia, toute digne et pimpante, bien bronzée, cheveux blonds éclatants, bijoux reluisants, avec ses jambes enlacées sous la table, révélant ses ongles parfaitement vernis.
* * *
Je doute cependant que ma tante Lydia ait eu la vie aussi facile qu'il n'en paraissait. À Miami, elle louait un 4 pièces dont elle sous-louait une des chambres pour survivre. Un genre de bed & breakfast. La fameuse pension qu'elle attendait ne semble jamais être arrivée, et si elle revenait squatter chez mon père tous les étés, c'est qu'elle devait sans doute maintenir cet appartement là-bas pendant ses six mois au Canada, tout en ne recevant pas le revenu que la location de sa chambre lui procurait. L'été, c'est mort pour le tourisme à Maille-ahh-mi de toute façon.
Je retiens d'elle qu'elle était faite pour faire la grosse vie, et elle s'est arrangée pour la frôler pendant plusieurs années. Elle a sans doute fait ces fameuses croisières, et je ne doute aucunement qu'elle ait courtisé la crème de Maille-ahh-mi lors de soirées mondaines car elle avait tout ce qu'il fallait pour s'y glisser : la classe, l'apparence et le discours.
Ma tante Lydia, c'était un brin de rêve américain qui débarquait dans ma vie à chaque été.

172. Easy listening de mon enfance

Dans l'auto de location que je roulais (j'ai presqu'écrit "que j'avais louée", mais j'ai supposé que vous aviez compris bicause la location), j'ai synthonisé un poste "easy listening". En vacances, je voulais quand même pas me stresser avec du heavy metal.
Le poste en question semblait se spécialiser dans une certaine période que, curieusement, je connaissais bien. Je dirais début '70. Le début de mon adolescence.
J'avais été bercé jusque là par la musique de ma grande soeur, 7 ans plus âgée que moi. C'était les années dites "à gogo" et elle écoutait tout ce qui se produisait au Québec, la province voisine qui nous approvisionnait en culture française en se projetant par dessus la Baie des Chaleurs. Ses idoles étaient Donald Lautrec, Pierre Lalonde, les Classels, les (quelque chose - les bérets?) jaunes. Je la soupçonne d'avoir été très influencée par Jenny Roch. Et on entendait souvent Petula Clark. Tout ça, évidemment, en français...
Alors pourquoi toutes ces sonorités m'étaient-elles familières? Les Carpenters? Anne Murray? Ça m'est revenu...
Quand j'avais douze ou treize ans, j'ai passé mes étés à Fredericton où je m'occupais de mes nièces pendant que ma soeur et son mari travaillaient. Le matin, ma soeur allumait la radio (dans un gros monstre stéréo qui tenait davantage du cercueil que du système de son) et cette radio restait allumée toute la journée, hey hey, Mr. postman, yeah yeah.
Le Ciel sait que je ne parlais pas anglais à l'époque. Et pourtant... Ces années ont laissé des traces indubitables sur mon identité et quelque quarante ans plus tard (ouch!), j'entends yesterday one more shabada bada bada et je me revois sur Lincoln Road avec mes nièces qui jouaient dehors et moi qui faisait mon important du haut de mes douze ans.

lundi 3 janvier 2011

171. Le décompte

Fin des vacances. C'est le retour demain et c'est très bien comme ça. Je me sens comme si j'étais parti depuis 3 semaines, c'est vous dire à quel point j'ai décroché. C'est pas que je m'ennuie de ma pelle ou de mettre des bottes au chien pour pas que le sel lui brûle les coussins des pattes, mais un coup de tête qui dure une semaine doit bien avoir une fin.
Les gens en vacances sont habituellement gentils. Et je parle pas juste de moi. Le camping, c'est encore plus propice à la jasette car il est rare qu'on s'asseoit dehors au bord d'un feu de camp pour faire la baboune. Tout le monde se salue, les échanges sont faciles.
J'ai d'abord rencontré un couple d'enseignants, comme si on avait un signe secret comme les chevaliers de colombs pour se repérer. Ça faisait pas très vacances où-on-oublie-tout, mais c'est toujours intéressant de comparer les réalités des écoles. Inévitablement, on est ensuite passé au système de santé, sujet chaud s'il en est ces jours-ci chez les Amerlocs. (Je n'utilise plus le vrai mot depuis l'avalanche de pourriel qui continue de se déverser sur le message #59!)
C'est qu'il faut vraiment faire attention à ce qu'on dit ici, selon qu'on a affaire à un républicain ou à un démocrate (recevrai-je un bombardement de pourriel pour avoir utilisé ces gros mots?). Ça me rappelle vaguement un pays où j'ai habité jadis et où les gens étaient rouges ou bleus et qu'il fallait mettre des gants blancs pour ne pas ternir leur étoile jaune. (Coloré hein?)
Contrairement au Canada, où on est quand même couci-couça encouragé à une bonne santé physique et à une saine alimentation, ici on vous encourage à doubler les calories. Pourquoi s'en faire puisque les panneaux-réclame vous offrent des lipo-succions à prix réduit?
Quand j'ai acheté un anti-moustique (inutile d'ailleurs car les campings arrosent généreusement au DDT, c'est permis...), les petits flacons se vantaient d'être conçus spécialement pour contrer le virus du Nil (pas mention s'ils éloignaient les maringouins...)
Tout est propagande, tout est manipulation des masses. Y'a pas intérêt à avoir une population en santé : l'économie s'écroulerait.
Mais je bifurque dangereusement. C'était quoi le sujet d'ailleurs?
PS - Une autre rencontre incongrue, c'est le gars qui s'adresse à moi parce qu'il m'a vu à l'ordinateur et a remarqué que - comme lui - je porte deux anneaux à l'annulaire de la main droite. J'en reparlerai.

samedi 1 janvier 2011

170. Deux mille onze

C'est ben simple, moi depuis 2000, à chaque fois que s'ajoute une année, j'en reviens pas. Faut dire que le tournant de l'an 2000 avait fait beaucoup jaser et qu'on s'en souvient probablement davantage que n'importe quel autre jour de l'An. Cette année, j'ai choisi de célébrer ce tournant dans un petit coin perdu, chose que je ne referrai plus. Il faut vivre ses expériences pour savoir si elles en valent la peine et maintenant je le sais.
L'endroit s'appelle Venus, ça donne déjà un certain sentiment d'éloignement voyez-vous. C'est un petit camping de rien du tout où j'ai planté ma tente juste assez grande pour moi et quelques traîneries. Ce qui me fascine le plus de l'expérience, ce sont les bruits. Des bruits auxquels je ne suis pas habitué. Faut dire que je suis arrivé en pleine noirceur et que je n'ai pas pu examiner les environs. Déjà les palmiers, ça fait du bruit. Les feuilles sont sèches et quand elles se frottent les unes aux autres, ça ressemble à de la grosse pluie qui tomberait à grosses gouttes. Quand on est dans une petite tente de toile, on sait qu'il ne pleut pas, mais le bruit des feuilles de palmier jette un peu de confusion dans l'esprit du petit canadien que je suis.
Vient ensuite les affaires qui tombent. Je ne l'avais pas remarqué mais juste au- dessus de ma tente, il y a un oranger. Quand une orange tombe d'elle-même, c'est qu'elle est mûre, très mûre. Alors quand elle tombe, elle fait splouche. Elle s'effouère quoi. Il y a aussi un très grand arbre que j'appellerai le chêne parce que ce qui en tombe ressemble à des glands de chêne. il est très haut, et quand les glands tombent sur le sol jonché de feuilles sèches, très sèches, ça fait un bruit d'enfer. Je ne souviens plus très bien des principes de physique de Newton, mais ces petits glands de rien du tout qui tombent de si haut, baptême que ça fait mal quand tu les reçois sur la tête.
J'ai vu mon premier armadillo le soir de mon arrivée. Dans la forêt juste derrière ma tente, j'entendais un ramage incroyable, équivalent à mon sens un homme pris de la danse de saint guy ou à un grizzli qui se serait coincé le pied dans une glacière. Rien de tout ça. Les campeurs du site voisin, intéressés par la chose eux aussi, on déniché ce petit armadillo qui se baladait tout simplement dans les feuilles sèches du sous-bois. Plus tard, les habitués ont confirmé qu'un armadillo qui se promène la nuit fait autant de bruit qu'un homme qui se serait coincé le pied dans une glacière.