jeudi 16 février 2007
C'est quand on visite nos amitiés d'antan qu'on s'aperçoit qu'on a bel et bien déménagé et qu'on vit carrément ailleurs, il n'y a pas à en douter. Je suis ici depuis mardi soir et j'ai revu et parlé à tellement d'amis dont je manque la présence là-bas que je dois bien me rendre à l'évidence... que leur présence me manque. Ou leur proximité devrais-je dire car de nos jours, on est jamais bien loin. Électroniquement j'entends.
J'ai toujours eu pour principe que les amis, les vrais, il fallait les compter sur les doigts de la main. Je me rends compte que je déborde un peu côté appendices digitaux mais je ne saurais m'en porter mal.
Ce n'est pas la profondeur des sujets de discussion qui manque non plus.
L'une me refile Lomer de Richard Desjardins que j'écoute une fois en n'y comprenant rien, mais alors là rien. J'écoute à nouveau et mon oreille se fait au vieux français de même qu'aux mots dont certains auxquels j'accroche plus qu'à d'autres. J'écoute une troisième fois et tout s'éclaire en même temps que s'assombrissent mes pensées. C'est la deuxième fois en autant de semaines que je suis confronté à cette haine latente qui me guette peut-être sans que j'en sois conscient. Je n'en ai rien connu jusqu'ici et je ne m'en plains pas particulièrement. La chance, la naïveté ou un entourage intelligent qui voit au-delà des étiquettes commerciales toutes préparées d'avance? J'aime mieux me complaire dans la dernière éventualité, question de continuer à croire que le monde est en évolution.
Je jase aussi de la vie qu'on choisit ou qu'on ne choisit pas de vivre seul ou de vivre à deux. Les choix qu'on fait ou qu'on ne fait pas. Ceux que la société fait pour nous. Ceux que la vie des autres décide sans nous consulter. Une seule évidence : on est responsable de tricoter son petit bonheur, personne ne le fera pour nous et il est con de tenter de le faire pour d'autres.
D'autres me parlent de ce qui semble être le lot d'un mitan de vie. Une sorcière m'a déjà dit que les épreuves qu'on vit à cette période nous préparent à faire face à ce qui s'en vient. J'aimerais bien y croire mais j'aimerais aussi envoyer un courriel à Celui qui fait tous ces plans, juste pour Lui dire que côté distribution des épreuves, Il pourrait revisiter ses listes. Y'en a qui ont compris, qui ont déjà réussi le test et qui ont même gagné le t-shirt alors ce serait bien de passer à autre chose.
Il est tard hier soir quand je reprends la route. Je m'engage sur un pont à voies multiples. Le véhicule de gauche tangue à droite, à gauche et je l'aperçois qui s'approche dangereusement de mon flanc. Sur un pont, perché au milieu d'un havre profond, ça vous fout une trouille difficile à décrire. J'appuie sur le klaxon et le son qui sort du capot ressemble à un pouet-pouet de clown de cirque qui ne perturbe en rien le tracé dangereux du SUV d'à-côté.
Quand je réussis à prendre mes distances, une adrénaline que je n'ai pas senti jusqu'alors me sort par les lobes d'oreilles et me titille la racine des cheveux. Je roule calmement vers la maison en me disant que tout ça ne tient qu'à un fil de toute façon, hein?
Vous n'y comprendrez peut-être rien mais je retiens que l'égoïsme est peut-être le défaut le plus utile pour que nos qualités puissent continuer à vivre.
jeudi 22 mars 2007
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