jeudi 22 mars 2007

30. En quittant le bureau

samedi 3 mars 2007
Posté le 3 mars 2007 à 10:54 - 0 Commentaires - Poster Commentaire - Lien
Je suis resté tard au bureau hier soir en attendant que le vol de mon aîné donne des signe qu'il se rendrait à destination. Mon bureau étant plus proche de l'aérogare que mon appart, ça me semblait logique.
Il ne faisait pas très beau hier et le vol en question a été retardé à quelques reprises pour finalement annoncer un départ et une arrivée éventuelle vers les 20h et quelques poussières. J'avais donc prévu de quitter le bureau vers les 19h, amplement de temps pour me rendre l'accueillir.
En sortant, je suis passé aux toilettes, prévoyant comme tout. Il était précisément 18h59 quand je suis entré dans l'endroit destiné à recevoir mes filtrations rénales. Une minute plus tard, précisément, c'était le blackout total. Je n'y voyais absolument rien et la seule chose que je pouvais reconnaître à tâtons, ben c'était ce que j'avais déjà dans les mains à ce moment-là. Qui n'était pas d'une grande utilité pour l'occasion, entendons nous là-dessus.
Une fois la surprise passée et avec l'idée de m'orienter vers l'endroit où il y habituellement une porte pour me sortir de là, je rangeai ce qui m'occupait à ce moment et je commençai à entendre de plus en plus distinctement un petit bib-bib assez commun pour savoir qu'il déclencherait après quelques instants une alarme quelque part dans la ville.
C'est que, voyez-vous, personne ne m'a dit que les lumières se ferment et que le système de sécurité se met en branle à 19h. À 19h01, c'était une sirène qui hurlait dans le quartier, ameutant probablement nos voisins les évêques congressés catholiques et les travailleurs de l'usine de tuile de céramique d'à-côté.
Heureusement, la réceptionniste m'avait indiqué où elle cachait le code du système d'alarme. C'es bien connu, si vous voulez faire une razzia dans un édifice, allez-vous du côté du comptoir de la réceptionniste pour le code qui éteint l'alarme. J'ai galopé vers son bureau, arraché le petit papier de son babillard et couru vers une faible petite lumière de sécurité suspendue au mur pour le déchiffrer. Course vers le panneau du système d'alarme, brève incantation vers le dieu des causes désespérées, pitonnage du code et.. ouf.. le silence. Toujours pas de lumière, mais au moins le foutu système s'était fermé la gueule. Dans mon bureau, j'avais une liste des numéros de tout ce qui gravite autour de l'entreprise alors je savais que j'y trouverais le numéro de la compagnie de sécurité. Bureau, cartable d'informations, tite-lumière de sécurité, composition à tâtons au téléphone à la lumière du réverbère du stationnement des évêques et un "Please hold" qui en disait long sur l'efficacité du système de la compagnie qui nous protège.
J'ai holdé cinq minutes pis j'ai raccroché. J'avais ma fille à aller chercher à l'aérogare.
Malgré tout ça, je suis arrivé là-bas avec une bonne heure à tuer puisque son vol accusait un nouveau retard. Quant à ses bagages, Air Canada les avait envoyés en traîneau tiré par des chiens car ils sont arrivés une bonne heure après elle. Nous sommes donc rentrés passablement tard.
Après 8 heures de sommeil, ce qui me semblait tout à fait raisonnable, nous sommes partis cherche son copain à l'autobus. J'avais fait une recherche sur le site du réseau de transport pour connaître le meilleur moyen de nous y rendre. Le système nous a indiqué que le meilleur moyen de s'y rendre était de marcher. Venant d'un système informatisé au profit du transport en commun de la ville, je me suis dit que ça devait être sage comme conseil.
Je suis donc parti avec une adolescente de 18 ans sur des trottoirs pas très bien déblayés, faut quand même le reconnaître. Elle vieillissait d'au moins cinq ans à chaque coin de rue et je suis arrivé au terminus avec une petite vieille acariâtre qui devait faire dans les quatre-vingt-dix, minimum. J'ai songé pour un instant la prendre sur mes épaules pour le retour mais la vision de son prince charmant en Greyhound l'a remise de bonne humeur.
Les deux sont arrivés ici en baillant à se fendre les coins de bouche et dorment présentement comme deux marmottes dans un blizzard.
Allez donc savoir pourquoi, je ne me trouve pas si vieux que ça ce matin.

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