dimanche 1 mars 2009

107. L'espoir

Fouille-moi pourquoi et je te dirai que c'est à force d'entendre parler de rivières asséchées, de forêts décrissées et de lacs pollués que j'en suis venu à me demander où tout ça s'en va.
Il y a bien un Américain qui m'a dit y'a pas si longtemps que tout ça c'est de la foutaise, des inventions des médias pour faire peur au monde, mais j'ai tendance à lui faire moins confiance qu'à tous les conférenciers que j'ai entendus au cours des derniers jours.
Et ça m'amène à parler d'espoir. De tout ce qui est fragile : la planète, la francophonie, la vie. Et quelques autres choses, j'en suis certain.
Comment on fait pour se garder la tête hors de l'eau quand le bateau s'enfonce et que tout les autres passagers font des bulles autour de soi? Quand la chaloupe prend l'eau?
La première chose qui me vient à l'esprit, c'est qu'on croit tous à l'inattendu. On est tous suffisamment crétins pour croire que Spiderman va débarquer un bon matin pour régler tout ça. Obama en est la preuve vivante. On espère tous dans le fin fond de soi, l'inattendu, le gros changement de cap qui rend tout possible. Un pouche-pouche miracle pour réparer la couche d'ozone. Une « pelule » qui guérit tous les cancers.
Il nous faut aussi croire qu'on peut faire une différence. Bon, là aussi, les gourous ça aide beaucoup mais au départ, chaque être humain doit fondamentalement croire que son sac d'épicerie recyclable en grosse jute qu'il a payé une piasse pis qu'il oublie toujours d'apporter quand va faire son épicerie, c'est une bonne affaire. Que grâce à lui, on ne sera pas ensevelis un jour par les sacs de plastiques qui prennent quatre cent trente-cinq ans à se fondre dans la nature.
Et finalement il faut croire que le monde est bon et que les gros méchants n'existent pas. C'est la partie la plus toffe. Il faut croire que personne n'a d'intérêt à ce que le français disparaisse au Canada. S'accrocher dur à l'idée qu'il n'y pas pas de gros capitalistes qui troqueraient leur mère pour un steak ou qui anéantiraient un peuple pour son sous-sol.
L'espoir? Ben oui.

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