lundi 9 mars 2009

108. Dimanche de printemps

Un couple d'amis qui se sépare et ça me dérange sans trop que je sache pourquoi. Un couple mais que je connaissais séparément, circonstances curieuses, c'est la vie, c'est ma vie, et patati et patata. Je pense que c'est parce qu'ils avaient l'air de bien s'aimer tous les deux. Non mais quoi? On a besoin de croire que les gens s'aiment, non? Et que s'ils s'aiment, c'est for-the-long-run. Alors moi je vous le dis que les gens qui s'aiment autour de moi, ils devraient juste continuer de s'aimer toujours sans faire d'histoires et surtout pas de se mettre à ne plus s'aimer. Ça gâche un peu un beau dimanche qui se donne des airs de printemps.
Je suis dans un petit café du centreville. J'attends quelqu'un. Je l'ai vue tourner à l'envers dans un sens unique juste à côté, sans doute à la recherche d'un stationnement. Je ne l'ai plus revue. Si on entre à l'envers dans un sens unique, est-ce qu'on n'en ressort jamais?
Juste derrière moi, dans le petit café, il y a un piano. (Plus loin, il y a deux mandolines mais ne gâchons pas la scène.) Il y a un jeune couple qui me demande s'il peuvent en jouer - du piano - et moi je dis oui, bien sûr. Il est rouquin, les cheveux en feu, elle a les yeux bleus, si bleus que je les avais remarqués en entrant dans le café. Ils jouent ensemble une mélodie qui me fait voir des grosses vagues et des baleines qui jouent dedans. Ils sont beaux, ils jouent bien. Je ne leur demande pas s'ils s'aiment : ils penseraient que je suis un vieux fou. Mais ils pourraient aussi me décevoir et j'aime mieux rester avec mes vagues, mes baleines et les couples qui s'aiment dans ma tête.

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