samedi 29 janvier 2011

175. Quand le feu ne passe plus au vert

J'ai de la difficulté à croire que tout ce branle-bas dans mon cerveau ne provient que du fait que je dois prendre une décision pour une éventuelle pension d'un ex-employeur. En effet, j'ai reçu un avis que je n'ai jamais informé ce bureau de mes intentions, et du fait, mon dossier n'est pas complet. La préposée a même ajouté que ça ne m'engage à rien, c'est une formalité. Je peux changer d'idée demain matin, elle s'en fout. Bref, elle veut une foutue lettre, peu importe ce qu'elle raconte. Mais je dois y mettre une date : la date à laquelle je prendrai avantage de cette fameuse pension. Même si la date peut changer au gré du vent et comme bon me semble, je dois en mettre une. Pas suffisant, il me semble, pour que je passe autant de temps à planifier mon avenir.
Pourtant, c'est ce qui occupe le plus clair de mes pensées.
Je n'ai jamais véritablement pensé à l'avenir. Si j'y avais pensé davantage, je ne serais pas où je suis en ce moment (je parle au sens figuré). J'aurais pris d'autres décisions, fais d'autres choix, en fonction de l'avenir avec un grand A. Je n'ai rien fait de tout ça. J'ai vécu au gré de le spontanéité, des instincts, du goût d'une forme d'aventurette. J'ai pris des décisions sans penser aux conséquences, avec une certaine envie de me faire surprendre par la vie. J'ai plongé dans l'inconnu avec la joie d'un enfant qui veut vivre des émotions fortes. J'ai fait des choix avec une envie de rire irréprésible en me disant que ça allait me mener sur des nouveaux sentiers hors-du-commun. J'ai toujours voulu m'éloigner de la banalité, d'une petite vie prévisible, d'un petit train-train sécurisant.
Je me suis permis des écarts car j'ai toujours su que je retomberais sur mes pattes. Or, jusqu'ici, retomber sur ses pattes signifie repartir à zéro, trouver un emploi ailleurs, recommencer une nouvelle vie.
Si tout à coup mes pensées sont hantées par l'avenir, c'est que je vois venir le jour où tout ça ne sera plus possible. Je vois venir le jour où je n'aurai plus envie de recommencer. Car prendre la décision de s'arrêter, c'est aussi prendre la décision de ne pas vouloir recommencer.
J'ai donc, pour la première fois de ma vie, à prendre une décision face à m'arrêter, mais m'arrêter pour ne pas recommencer. Et être heureux de l'avoir fait. Ouf.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ouais...j'aime bien ta réflexion sur ton avenir. Merci de mettre des mots comme ça, juste là, pour me faire sourir....et réfléchir.