Dans l'auto de location que je roulais (j'ai presqu'écrit "que j'avais louée", mais j'ai supposé que vous aviez compris bicause la location), j'ai synthonisé un poste "easy listening". En vacances, je voulais quand même pas me stresser avec du heavy metal.
Le poste en question semblait se spécialiser dans une certaine période que, curieusement, je connaissais bien. Je dirais début '70. Le début de mon adolescence.
J'avais été bercé jusque là par la musique de ma grande soeur, 7 ans plus âgée que moi. C'était les années dites "à gogo" et elle écoutait tout ce qui se produisait au Québec, la province voisine qui nous approvisionnait en culture française en se projetant par dessus la Baie des Chaleurs. Ses idoles étaient Donald Lautrec, Pierre Lalonde, les Classels, les (quelque chose - les bérets?) jaunes. Je la soupçonne d'avoir été très influencée par Jenny Roch. Et on entendait souvent Petula Clark. Tout ça, évidemment, en français...
Alors pourquoi toutes ces sonorités m'étaient-elles familières? Les Carpenters? Anne Murray? Ça m'est revenu...
Quand j'avais douze ou treize ans, j'ai passé mes étés à Fredericton où je m'occupais de mes nièces pendant que ma soeur et son mari travaillaient. Le matin, ma soeur allumait la radio (dans un gros monstre stéréo qui tenait davantage du cercueil que du système de son) et cette radio restait allumée toute la journée, hey hey, Mr. postman, yeah yeah.
Le Ciel sait que je ne parlais pas anglais à l'époque. Et pourtant... Ces années ont laissé des traces indubitables sur mon identité et quelque quarante ans plus tard (ouch!), j'entends yesterday one more shabada bada bada et je me revois sur Lincoln Road avec mes nièces qui jouaient dehors et moi qui faisait mon important du haut de mes douze ans.
mardi 4 janvier 2011
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1 commentaire:
Toujours un plaisir de te lire, j'ai été absent de ton blogue trop longtemps. J'en profite pour te souhaiter une très bonne nouvelle année, et je parie que tu profiteras de la proximité de la Natalie manitobaine transplantée à Ottawa quelques mois ou plus. En tout cas, je réagis, moi aussi - à cause des circonstances - j'étais pas mal franco dans ma jeunesse pré-adolescente, mais au retour au Manitoba à 11 ans, j'ai commencé mes nombreux séjours sur la ferme de Grand-Père. Lors de chaque train, matin et soir, la musique pop jouait dans l'étable «pour calmer les vaches». Moi aussi ces années musicales-là sont incrustées, en anglais surtout, dans mon subconscient et elles font partie de qui je suis. Et ce sont de beaux souvenirs. C'est donc dire que la fierté en une langue n'exclut pas de fortes affinités avec l'autre...
À la prochaine (je te lis à l'envers et donc mes propos futurs risquent de se retrouver dans le passé de ton blogue!)... Paul du Manitoba
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