jeudi 15 janvier 2009

97. Saturnin et les autres

J'ai encore espoir de finir d'installer mon bureau à la maison et de ne plus voir aucune boîte qui me rappelle le déménagement de l'été dernier. Ce soir, j'ai ouvert une boîte qui contenait un DVD de Saturnin, que j'ai acheté il y a de ça quelques années dans un moment de nostalgie.
Pour ceux qui ne savent pas, Saturnin c'est un canard qui avait sa propre émission de télé, diffusée le samedi matin quand j'étais petit. Futé comme pas un, Saturnin réussissait à sauver sa gang des pires malheurs qu'on puisse imaginer. Je n'ai jamais regardé le DVD mais je me souviens vaguement qu'il avait pour amis une belette qui s'appelait probablement Belette et un gros hamster qui ne s'appelait pas Gros Hamster, ça j'en suis certain. Si jamais un jour je me décide à regarder ce DVD, je vous le dirai comment ils s'appelaient les amis de Saturnin.
Mais c'est pas de Saturnin que je veux causer vraiment, c'est de la mémoire. De temps en temps, des trucs comme Saturnin, ça me ramène en arrière et me voilà à me souvenir de toutes sortes de choses qui n'étaient pas particulièrement importantes mais qui semblent avoir laissé une trace dans mes souvenirs.
Comme avez-vous déjà essayé de vous souvenir du plus vieux souvenir possible de votre enfance?
Là faut pas se laisser avoir avec des souvenirs qui sont pas vraiment des souvenirs parce que vos parents prenaient des photos comme des délurés et que vous avez des albums pleins du moindre pet que vous faisiez quand vous étiez enfant et là vous allez me dire que vous vous souvenez de votre premier changement de couche. Non, non, pas ce genre de souvenirs-là.
Juste un souvenir, un feeling, des images personnelles du premier événement dont vous vous souvenez pis qu'il y avait pas de photographe aux alentours.
Moi j'ai beau me forcer, je peux pas remonter avant 5 ou 6 ans. Je suis dans le magasin (mes parents avaient une épicerie) avec ma mère. Elle est derrière le comptoir et elle parle avec Madame Cormier, enseignante de l'école de par-en-bas, signifiant que c'était vers Bas-Paquetville. (À noter que Bas-Paquetville n'existe pas vraiment mais que comme il y avait un Haut-Paquetville, les gens qui habitaient de l'autre côté de l'église avaient tendance à nommer l'autre extrémité du village Bas-Paquetville.) Madame Cormier faisait figure de « principale » de l'école, fouillez-moi pour savoir si c'était un angliscisme ou non. Qu'elle l'ait été ou non n'a pas tellement d'importance; elle assumait le rôle et avait la tête de l'emploi.
Bref, elle et ma mère causaient comme elles avaient l'habitude de le faire mais cette fois je me suis rendu compte qu'elles parlaient de MOI. Elle parlaient d'un truc qui s'appellait l'école et de savoir si je devrais commencer en première ou en deuxième année étant donné que je savais déjà lire et écrire. (Ma grande soeur m'avait appris sur un petit tableau vert avec des lettres en haut et des dessins en bas accroché sur le mur de la cuisine, entre la porte de la véranda et la porte de la toilette. Mais ça je peux pas vous garantir que je m'en souviens parce qu'il y a une photo qui montre ma soeur Claudette et moi en train en train d'apprendre quelque chose avec la grande bouche ouverte comme un débile.)
Vous aurez compris que je n'ai pas encore fini d'explorer la boîte que j'avais commencé à défaire tout à l'heure. J'y retourne à l'instant. Sacré Saturnin...

2 commentaires:

Frisette a dit…

Je me souviens très bien de Saturnin. Il parlait beaucoup du nez et je trouvais ca ben plate....désolée!

Moi aussi, j'ai peu de souvenirs de ma petite enfance. J'ai des petites brides ici et là. Des images-flash. Je pense c'est parce qu'elle était heureuse...

psherw a dit…

C'est drôle, je pensais justement à cela hier, quels étaient mes plus anciens souvenirs... Moi aussi, c'est 5 ou 6 ans, et je me disais justement que j'ai des amis qui se souviennent de leur entrée en maternelle alors que moi, je ne me remémore rien de scolaire avant la 3e année (j'avais alors 7 ans, et noue étions déménagés à Ottawa où je fréquentais l'école Sainte-Geneviève et où j'ai appris l'anglais dans la cour d'école...). De mes années à Beloeil au Québec (où nous vivions avant Ottawa), je me souviens de mon père qui arrosait les pommiers pour (je présume) des chenilles. Du champ et du bois derrière notre cour. Et voilà, presque rien d'autre... Je me demande si j'en aurais retenu plus si on avait systématiquement repassé des «événements» de ma jeunesse pour que je les enregistre dans mon cerveau. Des fois je me demande si, à la façon de tant de téléromans quétaines, j'aurais vécu un traumatisme quelconque qui m'a tout fait oublié ma petite jeunesse; pourtant ma famille était pas mal standard!