Ma mère m'a appris à être prévenant. Quand j'étais petit, si j'annonçais que j'allais jouer dehors, elle s'écriait : Ah mon d'jeu, tu vas monter dans un arbre pis tu vas te sacrer en bas pis te fendre la tête en deux. Non seulement c'était une bonne dose de confiance en soi mais c'était aussi m'habituer à prévoir le pire. Ça remettait aussi drôlement en doute la théorie selon laquelle l'homme descend du singe mais ma mère était comme ça. J'ai jamais grimpé dans un arbre, pas besoin de vous préciser. Tout au plus, je me balançais de temps en temps sur une branche - toujours la même - sur un érable d'un rangée d'arbre entre chez mon oncle et la maison de la vieille Lydia. J'étais certain qu'elle allait sortir en nous criant de ne pas toucher ses foutus arbres alors ça me sauvait de faire des démonstrations de mes prouesses arboricoles.
J'arrive d'une courte excursion dans mon passé, là-bas, dans l'autre ville, celle que j'ai quittée. En quittant l'aéroport, la première chose que je fais en conduisant les dents et les fesses serrées sous un verglas qui me gèle les pompons et les essuie-glace instantanément est donc de penser aux personnes que je ne veux pas rencontrer. (Prenez une pause pour faire le lien avec ma mère, les arbres et Darwin.)
Je suppose que c'est normal que quand on tourne une page, c'est pas pour revenir de temps en temps lire les pire bouts. Rien de tout ça. Par un bienheureux hasard, je retourne là-bas et je rencontre du monde qui n'étaient pas sur cette page-là pantoute. D'abord ma meilleure amie d'enfance et d'adolescence qui me donne des allures de brebis perdue et retrouvée. Ensuite, l'ami d'une amie rencontré au hasard d'une conférence que j'ai eu l'audace de relancer pour un café et qui a eu l'audace d'accepter. Pour finir, un anglophone que je connaissais vaguement et qui s'avère être tout ce qu'il y a de plus francophone et que je trouve bien plus sympathique comme ça.
Moi qui ne crois pas à grand chose, sauf peut-être à la monarchie (non mais c'est vrai, mieux vaut des tarés élevés pour gouverner que des tarés mal-élevés qui gouvernent), je dois reconnaître que la théorie de la synchronicité tient bien la route dans mon cas. Rien n'arrive pour rien, il faut être attentif aux surprises que la vie nous amène.
Sur la route du retour, je me suis mis à penser à des personnes positives que j'ai rencontrées et que j'aimerais revoir, vivantes de préférence, ce serait chouette. Nicolas Thériault, mon prof de 8e année. Louise Bourbonnais, un parent d'élève. C'est les deux premiers qui apparaissent dans mon esprit. C'est pas fin pour les autres mais c'est comme ça. Les autres, ils avaient juste à se forcer un peu. Y'a des gens qui te marquent pis d'autres qui te marquent pas, on dirait bien.
Mais je vais continuer à y penser. Il doit bien y en avoir d'autres, me semble, hein? Crime. Juste deux. Eh ben...
samedi 10 janvier 2009
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