À quoi ça sert d'avoir une auto si on ne peux pas aller au bout du monde? C'est ce que je me suis dit ce matin en me réveillant. Et je suis parti à la recherche de l'Anse-à-Canards. C'était bien à Black Duck Brook, les deux noms sont d'ailleurs sur l'affiche à l'entrée du village, mais aucune indication en français pour s'y rendre nulle part. Un peu triste, compte tenu que la route 430 porte fièrement le nom de la route des français...
Après avoir pris le petit-déjeuner avec la propriétaire du B&B où je logeais (carrément, elle m'attendait pour prendre son café). Elle a déjà travaillé pour la municipalité en 1990. La popupation de Cap-St-George était alors de 3000 habitants. Elle est d'à peine 1000 aujourd'hui. Je me suis informé de toutes les nouvelles constructions qu'on voit le long de la route. Ce sont les familles des gars qui travaillent en Alberta ou dans le Nord et qui font ben de l'argent. La famille reste ici dans une grosse cabane. Ça a fait monter le prix de l'immobilier, si bien que ceux qui choississent de ne pas partir ne peuvent pas se payer une maison. Ouin.
* * *
Il reste bien peu de choses de l'Anse-à-Canards. Je n'ai pas rencontré Marguerite Benoit, la fameuse correspondante de Radio-Canada éleveuse de moutons. Je n'ai d'ailleurs pas vu de moutons non plus. Marguerite a déménagé, s'est établie en Floride, va donc savoir. Au bout du village, une route de gravier continuait à filer le long de "la barre", étroit bras de mer d'où on peut voir la mer de chaque côté. Curieux comme pas un, j'ai entrepris de me rendre au bout. Le bout du monde, ça doit ressembler à ça. La route se terminait par un quai surplombé de petites maisons abandonnées où les pêcheurs devraient loger à un certain point. La route étant désormais carrossables, ils y conduisent sans doute au lieu d'y loger.
J'ai refait le chemin inverse et repris la route pour Gros Morne, ma destination ce jour là.
Sur la route, j'ai réalisé qu'il y a trois postes de radio dans le coin. Il y a Radio-Canada français qu'on capte à merveille partout. L'entrevue portait sur le festival des graffitis de Montréal, peu pertinent pour mon voyage, ou pour les habitants de la péninsule de Port-au-Port non plus d'ailleurs. Ensuite, une chaîne qui diffuse de la musique classique et qui vous donne envie d'aller voir dans votre coffre si vous n'y auriez pas laissé des collants et un tutu trainer. La troisième est la plus étrange. Je suis tombé dessus à plusieurs reprises quand elle joue de musique de Terre-Neuve, genre de toune à trois temps sur fond d'accordéon qui semble se répéter en boucle. Mais cette musique d'ambiance est entrecoupée d'un hard rock incroyable qui vous donne envie de vous teindre les cheveux en bleu et de vous faire le percing du sourcil ou du nombril avec un rail de chemin de fer. J'essaye de voir qui écoute ça et je n'arrive pas à imaginer la clientèle visée par cette impressionnnante combinaison musicale.
Je suis arrivé à Rocky Harbour vers l'heure du souper et heureusement que j'avais réservé car je coucherais dans l'auto ce soir. J'ai mangé un excellent souper avec un dessert qui m'a rappelé le pain aux épices de Peggys Cove.
lundi 9 août 2010
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