Il y a des lunes que je n'avais pas pris le train. Il aura quelques autres lunes avant que je m'y redépose le cul, croyez-moi.
Comme je suis plutôt habitué à l'avion, je ne peux m'empêcher de comparer.
J'ouvre une parenthèse.
Mon vol de retour du pays du soleil avait 3 heures de retard. J'en ai profité pour aller me taper un dernier coucher de soleil. Au lieu d'arriver à Toronto à 22h, il était donc 1h du matin, oubliez la correspondance pour Ottawa. Je me suis donc retrouvé dans un hôtel assez minable à 3h du matin. Après un gros 30 minutes d'attente aux téléphones (j'avais le combiné de la chambre d'hôtel en français et mon BlackBerry en anglais, tous les deux rivés à l'oreille, déterminé à savoir lequel répondrait le premier, encore plus déterminé à coller une plainte aux langues officielles si l'anglais répondait le premier (le français a gagné alors je n'aurai pas le plaisir de me plaindre). Après maintes entourloupettes, je suis finalement arrivé à Ottawa à 11h le lendemain matin, fourbu, avec 3 heures de sommeil, le reste bien ramassé dans les poches sous mes yeux. Taxi, maison, sable dans les bobettes, tristesse, douche, noeud de cravate et hop, présentation à un groupe d'enseignants venu au Parlement canadien apprendre le-Ciel-sait-quoi, moi qui cause ayant l'air de savoir ce que je raconte, j'en reviens pas, je m'impressionne un peu mais pas trop parce que je suis si fatigué.
Retour au bureau, quelques blagues salaces pour leur faire apprécier mon retour. Constat de trop fatigué pour prendre la route pour Montréal où j'ai une réunion le lendemain. Achat d'un billet de train, d'où j'écris.
Fermation de la parenthèse.
Donc, le train.
Déjà c'est mieux que l'avion. Beaucoup plus d'espace, du vin à volonté, hic, le personnel fin comme ça se peut plus - du monde qu'à l'air d'aimer sa job. Mais dans ma pensée tout avionesque, j'avais oublié le cellulaire. Ma voisine, rangée d'en face, siège arrière en diagonale, maximise ses voyages en train. Elle a un bidule bluetooth dans l'oreille et parle à une collègue tout en se faisant les ongles. Comme ces petits machins ne fonctionnent pas toujours 20/20, elle hurle là-dedans.
C'est moi le premier qui fais une plainte. Je la fais fort, pas si brave que ça parce que je sais pertinemment qu'elle ne m'entendrait pas de toute façon. Mais ça a son petit effet car mes voisins acquiescent du bonnet et quelques-uns y vont de leurs commentaires. Le personnel finit par intervenir et lui disent qu'il y a des plaintes. Elle les regarde incrédule, finit ce qu'elle voulait bien finir avec sa collègue, interrompt enfin la conversation, se concentre sur ses ongles. Je m'assoupis presqu'instantanément.
Tidelidi-tidelida
Juste derrière, un papa répond à son cellulaire. Il parle à sa fillette, enfin je l'espère. Il parle de lui-même à la troisième personne du singulier. "Ton tipapa est dans le train là." "T'entends-tu le tchou-tchou?" C'est mignon. Au début. Sauf qu'il dit ça à toutes les fois que le train turlute, c'est-à-dire à toutes les fois qu'on se tape un passage à niveau. Et il y en a beaucoup entre Ottawa et Montréal.
Mon voisin, lui, a son ordinateur sans fil et navigue sur Cupid.com. IL semble aimer les blondes et les grosses boules. Je remarque son jonc de mariage et son fond d'écran, une petite brunette assez plate ma foi.
Quand on lui demande s'il veut un repas, il répond : "Oh non, si je mangen avant d'arriver à la maison, ma femme va me tuer."
Moi je pense, pis elle va faire quoi ta femme si elle réussit à hacker ton disque dur? Elle va te le faire bouffer?
Enfin. Il y a du vin à volonté. C'est quand même bien le train. Hic.
dimanche 15 février 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire