dimanche 18 avril 2010

143. Petite leçon de vie pour vieux prétentieux

Ma naïveté n'a d'égal que mon sens du ridicule. En fin de semaine, j'ai été ce vieux corbeau qui se fait botter le cul par un jeune renard.

Du haut de mon cinquantenaire bien sonné
Je faisais grand état de la sagesse des ans
À une jeunette que j'espérais bien conseiller
Mais comme l'alexandrin, c'est pas mal fatigant
Mon histoire je vous conterai sans m'en soucier.

Nous parlions de tout et de rien, de choses et d'autres ainsi que de n'importe quoi quand le sujet tomba sur une personne que nous avions connue jadis.
- Je t'ai toujours dit qu'elle était cinglée, me dit-elle. Et j'avais raison.
- Ouin, c'est vrai, je m'étais trompé à son sujet et j'aurais dû t'écouter quand tu me l'as dit. Mais comment as-tu su? ajoutai-je.
- C'est bien simple, me répondit-elle.
Et j'ai appris, moi qui suis au mitan de ma vie, et même sur la pente descendante mettons, qu'il y a deux façons de percevoir les gens.
- Tu vois, me dit-elle, du haut de son jeune regard sur la vie et les hommes, quand je rencontre une nouvelle personne, je me dis qu'elle est timbrée et je lui donne ensuite la chance de me prouver le contraire. Cette personne, dont on parle, ne m'a jamais convaincue du contraire.

Ma gueule d'étonnement est tombée sur la table
Y laissant tomber du même coup mon fromage.

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