Mon travail m'oblige à participer de temps en temps à des trucs mondains, du genre pas mon genre. Au début, je m'efforçais de jouer le jeu et de trouver des choses intéressantes à raconter à des gens qui n'en avaient rien à en foutre. Je suppose que c'est un apprentissage mais j'ai vite cessé ce petit jeu. Maintenant, je fais ma petite affaire, je ravage les petits fromages, je dévalise le buffet et je ramasse tout ce qui se boit et qui passe près de moi sur un plateau. Je suis le meilleur client des barmans. Il n'est donc pas rare de me retrouver tout seul dans mon coin et, chose fascinante, je le reste rarement car des gens que je ne connais pas trouvent des choses qu'ils trouvent intéressantes à venir me raconter, en s'efforçant de jouer le jeu.
Ce soir là, je yeuxtais un pâté de foie gras quand j'ai aperçu la Pauline Marois toute seule comme un coton. Vous aurez deviné que c'était avant les élections car aujourd'hui elle serait encadrée de quatre gorilles. Me voilà l'envie qui reprend de jouer le jeu, je lui raconter des choses que je trouve intéressantes. Je m'approche, elle y va d'un grand sourire. Quand elle sourit, ses yeux sourient aussi, c'est astucieux. Pas besoin de lui faire la causette, c'est elle qui semble contente de quitter son ermitage social. Je trouve le tour - comment j'ai fait me dépasse encore - de lui refiler l'information que je suis Ontarien, donc que je voterai pas pour elle aux élections éminentes, ni contre elle d'ailleurs pour les mêmes raisons. Elle trouve ça génial et elle est charmante et tout et tout, avec beaucoup de classe.
Mais là, c'est la campagne électorale au Québec et je les journaux et il semblerait qu'elle a un peu trop de classe pour le Québécois moyen. D'après ce que j'ai pu en comprendre, elle aurait plusse de chances d'être élue si elle portait des bigoudis sur ses pancartes promotionnelles. Elle passerait mieux si on la voyait avec des pantoufles en phentex de temps en temps. Elle atteindrait des records dans les sondages si elle rotait pendant le débat de chefs. Et si elle trouvait ça drôle d'avoir roté à la télé, elle deviendrait première ministre sur-le-champ, le brave peuple l'adulerait.
Je vous raconte ça parce que moi, voyez-vous, je vote pas nécessairement pour la meilleure personne aux élections. Je vote pour celui ou celle qui me fera pas trop honte. Dans l'isoloir, je les imagine tous en train de serrer la main d'un autre chef d'état et je vote pour celui qui me ferait le moins honte.
La Pauline elle me ferait pas honte du tout.
mercredi 12 novembre 2008
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