Les choses étant ce qu'elles sont, on ne visite plus nos morts comme on le faisait dans le passé. Je passe bien saluer mon père dans mon village quand j'y vais mais disons que j'y vais pas souvent. S'il attend mes visites, il doit commencer à savoir comment c'est long une éternité.
Je pense bien que je traîne avec moi un ordinateur de poche depuis qu'ils existent. J'ai acheté le premier dans un Consumers Distributing, c'est vous dire comment ça fait longtemps que je me promène avec ça! J'ai eu trois ou quatre versions des Palm et maintenant j'ai un Blackberry. À chaque fois, je transfère les adresses de l'un à l'autre, tous compatibles par la magie de l'ordinateur. Bref, j'ai là-dedans quelques quatre cents noms, des plus récents à des oubliés sur qui je tombe de temps en temps en scrutant mon écran en me demandant qui ça peut bien être. Et un mort, sur qui je tombe aussi de temps en temps.
On fait quoi avec un mort dans son Blackberry? Je crois pas que le guide d'instruction traite de ça. À chaque fois que je passe sur son nom avec ma petite roulette, je m'y arrête, pense à lui, m'en ennuie un peu. La première fois, je me suis demandé si je devais tout simplement l'effacer. Maintenant, je ne me le demande plus car je sais que je ne vais pas le faire. Il va rester là, avec son numéro de téléphone, son adresse courriel. D'un bouton, je pourrais composer son numéro, tomber sur sa boîte vocale, pourquoi pas... Avoir ce dernier lunch qu'il a annulé et qui ne s'est jamais produit.
C'était avant Facebook. Maintenant, c'est pas juste mon Blackberry qui sert de mausolée. Ici et là sur la grande toile, des amitiés qui dansent, qui fêtent, qui rient aux éclats, et qui continueront de le faire pour toujours? Combien de temps pourra-t-on googler les disparus et les voir revenir à la vie d'un seul clic?
Quand on y pense, c'est quand même bien. Je crois.
lundi 13 avril 2009
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1 commentaire:
Moi, j'ai gardé ses courriels, surtout le dernier ou il parle de refaire le monde le jour après son opération. Quand je m'ennuie, je lis ses mots inachevés et j'ai l'impression qu'il est encore là.
Frisette
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