jeudi 8 mars 2012

191. Coast to coast

La première fois où je suis venu dans ce pays, dans l'entrée 159, j'ai fait l'erreur de nommer ses habitants. Depuis, cette page, et seulement celle-là, est attaquée plusieurs fois par jour pour y vendre des onguents, des crèmes rajeunissantes et sans doute bien d'autres choses que je me suis lassé de lire. Ce seul exemple résume en lui-même tout ce qui se vit ici.
Je suis parti après le bureau un mercredi soir pour la côte Est. C'est dire combien j'avais besoin de ces vacances. Car il faut être un peu fou pour entreprendre une trentaine d'heures de route avec un quasi-étranger, après une journée de travail ardue puisque je devais préparer mon absence de plusieurs jours. Cette idée saugrenue m'était venue à l'idée de faire une surprise à ma soeurette qui devait s'y rendre avant de se faire charcuter des cellules cancéreuses. La charcuterie ayant été devancée quelque peu, je me suis retrouvé avec des plans de voyages inutiles sur la côte Est, si ce n'est qu'il y faisait un temps superbe, dans les 30 degrés à tous les jours. On dira ce qu'on veut du soleil, il vous guérit du cafard de la routine de bureau en trois ou quatre rayons chatouillants.
Alors comme je le fais souvent, j'ai observé les personnes en vie que j'ai rencontrées. Celles qui déambulent les rues et qui sont déjà mortes m'intéressent peu. J'ai transporté mes observations ensuite sur la côte Ouest, véritable destination de mes vacances, pour y constater bien peu de différences. À l'exception d'un seul endroit, je rencontre beaucoup de gens superficiels. En fait, les personnes les plus vraies que j'ai rencontrées feront l'objet du prochain billet, et il faut le lire pour comprendre à quel point tout ça est triste.
Qu'est-ce qui fait que des personnes ne peuvent pas tout simplement être elles-mêmes? Qu'ont-elles tant à cacher? De quoi ont-elles honte qui fait en sorte qu'elles ne trouvent mieux que d'essayer de vous convaincre qu'elles sont quelqu'un d'autre, au risque à peine calculable d'avoir l'air ridicule? L'un ne cesse de jouer avec les clefs de la BMW car ça semble être la seule chose dont il peut être fier. L'autre vous en met plein la vue avec ses voyages parce que sa personne n'a vraiment rien d'intéressant. Une autre est convaincue de vous épater avec les personnes qu'elle connait. Si on connait Untel, on doit surement être important. Triste tout ça. Ça ne fait que me donner envie d'être encore plus moi-même, allez-donc savoir pourquoi.

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