Shampooing ou Shampoo? Je ne l'ai jamais su. On m'a appris à l'école que si ça finit par "ing", c'est anglais. Ben non. Shampooing, c'est le bon mot. Petit Robert à l'appui.
Le mot shampoo date en anglais de 1762, où il avait le sens de « masser ». Le mot était emprunté à l'anglo-indien « shampoo », qui venait à son tour de l'hindi chāmpo (चाँपो /tʃãːpoː/), l'impératif de chāmpnā (चाँपना /tʃãːpnaː/), « huiler, masser les muscles », et qui était dérivé lui-même du mot Sanskrit/Hindi chāmpnā (चाँपना /tʃãːpnaː/), désignant les fleurs de la plante Michelia champaca (famille des Magnoliaceae) traditionnellement utilisées pour faire des huiles odorantes pour cheveux.
Ça vous en bouche un coin, hein? Copié/collé de Wikipédia, rien de moins.
Tout ça pour dire qu'hier, j'avais besoin de shampooing. La même sorte que d'habitude, de préférence. Cheveux normaux, rien à signaler.
J'entre. La fille elle s'y connaît en shampooing, on voit bien rien qu'à la voir.
Elle parle français, en plus, ça aide à trouver ce que je cherche parmi ces dédales de bouteilles, toutes plus performantes les unes que les autres.
Je lui donne la marque recherchée.
- Pis, il est comment votre cheveu? qu'elle me demande comme on s'informe d'une parenté éloignée.
- Ben, il va assez bien je dirais. Il se fait rare, mais c'est l'âge.
- Ouin, qu'elle me dit en me regardant l'air un peu dépité.
Faut dire que si elle est pas mon genre, de toute évidence, je suis pas le sien non plus.
Elle me conduit à l'étagère de produits recherchés, en chaloupant de la hanche dangereusement dans ces rangées étroites.
- Euh, sur ma bouteille à la maison, ça dit cheveux normaux.
- Ça existe plus, qu'elle me dit. C'est pour ça que je voulais savoir comment est votre cheveu.
(Ça m'a toujours agacé cette habitude de parler des cheveux au singulier et ça me fait venir une image en tête d'un bébé de bande dessinée qui n'avait qu'un long cheveu pour toute coiffure. Mais elle, elle a le tour de m'agacer encore plus que l'expression en question.)
J'aurais pu lire les étiquettes, je décide plutôt de compter combien il y a de sortes de shampooings différents sous cette même marque. Toutes les bouteilles ressemblent à s'y méprendre à la bouteille pour cheveux normaux que j'ai à la maison, et qu'on ne produit plus. Il y en a douze sortes, j'oublie la plupart.
Cheveux abimés. Sont pas abîmés mes cheveux.
Cheveux teints. Sont pas teints, putain.
Cheveux minces. C'est pas toujours mince un cheveu?
Cheveux gras. Beurk.
Cheveux frisés. Z'ont un centimètre de longueur, faut pas charrier.
Et ça se complique.
Cheveux teints abimés. Ben là.
Cheveux minces et frisés. Ça doit être ça qu'on appelle des p'tits cheveux frisés.
La fille est là, debout, un tantinet impatiente.
- C'est juste que moi, j'aimais bien la sorte "pour cheveux normaux".. Pis j'en trouve pas dans toute cette panoplie.
- Les gens qui ont les cheveux normaux, ils prennent celui-ci. Elle me tend une bouteille d'un ton décidé, genre, enweille passe à la caisse tarlet, j'ai pas yinque ça à faire à soir.
Comme un bon garçon, je file vers la caisse et dépose la précieuse bouteille sur le comptoir. Je paye, je sors.
Cheveux stressés, que dit la bouteille. Je me demande si elle s'est foutu de ma gueule.
samedi 16 mai 2009
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