mardi 28 juin 2011

182. Les grands débarras

Je ne crois pas que je suis une exception. Je prédis même que la tendance sera à vivre de moins en moins avec la même personne toute la vie durant. Je parle pour mon église, une église pas très catholique d'ailleurs.
Sauf que je suis de ceux qui ne sont pas faits pour ça. Je suis pas moderne. Je veux pas être avant mon temps. J'aurais voulu une petite vie toute simple : manger, boire, devenir grand-père et mourir. Mais ça ressemble pas beaucoup à ça ma vie, et il semble bien que j'y peux rien.
Je raconte tout ça parce que je me retrouve encore une fois devant le même dilemne. Que faire des souvenirs? La première fois, je savais exactement quoi faire parce que je n'avais pas songé à d'autres options que de faire le grand vide, à me débarrasser de tout par de grands gestes joyeux et hystériques. Glad a fait une fortune avec moi et mes éboueurs en parlent encore. J'avais besoin de reprendre ma vie en main, de me sentir chez moi, de reconstruire, de repartir à zéro - expression consacrée s'il en est - de tout foutre en l'air.
On fait quoi de tout ce qu'on accumule? Je ne saurai jamais si j'ai bien fait de me débarrasser de tout ce qui me rappelait Relation no. 1. Est-ce que je serais celui que je suis aujourd'hui si j'avais continué à vivre dans mon passé? Si j'avais tout gardé, aurais-je pu développer l'identité que j'ai maintenant?
Donc, en fin de semaine, je me suis retrouvé devant une peinture reçue de Relation no. 2. Depuis un bout de temps, je l'avais retirée du mur et rangée dans un coin. Mais là j'avais besoin du coin, et je fais quoi avec la peinture? Je l'aimais dans le temps, je l'aime moins. En fait, je sais même plus si je l'aime encore. Et là je regarde autour, et je vois plein de souvenirs-en-devenir de Relation no. 3. Je suis pas pour passer ma vie à tout crisser à la poubelle à chaque fois que quelqu'un passe faire un tour dans ma vie!
Alors la question se pose : comment on fait pour vivre dans ses souvenirs quand ils sont pas beaux?

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