lundi 3 mai 2010

145. Ils m'ont trouvé!

Ce qu'il y a de fin avec l'endroit où j'habite, c'est que c'est tout plein de trucs ouverts touenté-fowre-seveune, comme disent les anglos. Alors quand j'ai une crise de consommation aïgue, je peux assouvir mon vice caché en toute impunité, chilk-chlak, et les symptômes disparaissent.
Ce soir, j'ai jeté mon dévolu sur Walmartte, avec files d'attentes à n'en plus finir et tout et tout. Rendu à la caisse, je l'aperçois. Je fais mine de rien, mais je sais qu'il me regarde aussi à la dérobée. Je sens la nervosité qui monte en moi, même si je sais que je ne fais qu'aggraver mon cas en affichant un léger tremblement. J'ai sans doute quelques gouttes de sueur qui transpirent de mon épiderme, ce qui n'a rien pour calmer les ardeurs de mon ennemi. Je me demande ce qu'il fout dans un Walmartte à 23 heures, mais dans le fond, je le sais très bien : il m'a suivi, il m'a trouvé, il n'attend qu'un moment de distraction de ma part pour me sauter dessus sans pitié.
Je retourne à mon auto, la voie semble libre, je ne le vois nulle part. Je regarde discrètement à droite et à gauche du coin de l'oeil : rien.
J'actionne le système de déverrouillage et je m'assois au volant. Je referme la portière et laisse aller un soupir de soulagement.
Et soudain, je le sens. Il est là. Il m'a suivi. Sans doute avait-il des acolytes postés à l'extérieur qui lui ont donné le signal. Je sais que c'est une conspiration, je l'ai toujours su.
Aujourd'hui, le premier maringouin de l'année 2010 m'a trouvé et il m'a piqué. Au pouce.

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