Me voilà prêt à faire face à mon démon. J'ai mis des lunettes fumées, un chandail à capuchon et un foulard qui remonte sur mon menton, question de camoufler ma barbe. J'entre dans la librairie, me dirige vers "le" rayon, tente de me donner des airs de connaisseur, un vieil habitué de cette section de la librairie.
Je feuillette quelques bouquins, des revues, et je le vois. Là, je ne peux plus jouer le jeu, dès que je l'aurai pris dans mes mains, pas de niaisage, je dois filer vers la caisse, payer sans jaser avec la caissière, sortir. L'accoutrement n'aura pas servi à rien, je serai méconnaissable et on y verra que du feu.
C'est que pendant les Fêtes, je me suis retrouvé dans un brunch où j'ai laissé aller le morceau, naïvement, sans penser que j'attirerais l'attention sur moi autant. Tout le monde causait, parlait de ses prouesses, détaillait tel ou tel réussite, étonnant la galerie à chaque fois.
Et moi, tout bonnement, de tenter de me joindre à la discussion : He he, c'est que moi, je ne sais pas cuisiner.
Il y eut un silence. Tous les convives se tournèrent vers moi à l'unisson. Quelques secondes qui me semblèrent une éternité.
Et la discussion reprit, un peu comme on fait quand on veut tenter de faire oublier quelque chose, un ennui passager qu'on camoufle.
Je n'ai plus placé un mot de la soirée, ayant compris qu'une espèce de mon genre n'avait pas sa place en société, à moins de se taire, bien entendu.
C'est donc avec un exemplaire de "Cuisiner pour les nuls" que je suis sorti de la librairie cet après-midi, bien décidé à m'y mettre.
Je suis rendu à la page deux. Je vous en donnerai des nouvelles.
samedi 9 janvier 2010
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